11 août 2021
Erod agence créative
À lire : Vil et misérable (Samuel Cantin)
À boire : La St-Maurice (Trou du diable)
Lucien Vil, libraire de son état, partage sa boutique de livres avec un vendeur de voitures usagées. Ce diable (littéralement) plutôt loser nous fait constamment tanguer entre le rire et le dégoût.
La St-Maurice, quant à elle, est une blonde ultra sèche. Comme pour la BD de Samuel Cantin, son acidité est plutôt agréable et son goût amer reste longtemps en bouche. Attention, cette bière n'est disponible qu'une fois par année. D'ailleurs, Lucien attend lui aussi un certain jour de l'année avec impatience... à découvrir !
Bonus : La BD Vil et misérable sera bientôt adaptée au cinéma !
À lire : Le pavillon des miroirs (Sergio Kokis)
À boire : Des Moines (5e baron)
Dans Le pavillon des miroirs, Sergio Kokis raconte son enfance, vécue dans un quartier défavorisé de Rio de Janeiro. On y découvre une jeunesse haute en couleur et sa fuite du Brésil pour s’établir au Québec, à l’âge adulte. Un roman puissant, écrit par un puissant romancier.
La Des Moines est une Helles, soit une bière légère d’inspiration allemande. Dès la première gorgée, on y trouve les saveurs réconfortantes des céréales, mais aussi un soupçon d'épices. Légère et veloutée, elle nous permet de voguer au travers de l'enfance de Sergio Kokis, entre douceur et éclats.
À lire : Occupez-vous des chats, j'pars ! (Iris)
À boire : Soleil levant (Vagabond)
Dans cette adorable bande-dessinée, on suit Iris en France, en Belgique, en Russie et au Japon. Des rencontres inoubliables aux mille et une découvertes culinaires, l'autrice nous fait voyager au travers de son recueil d'histoires accumulées au fil des années.
La Soleil Levant est une blanche de blé d’inspiration japonaise à laquelle on a ajouté du yuzu, cet agrume acidulé. Agréable et rafraîchissante, elle se jumelle parfaitement aux délicieux récits d'Iris.
Même le nom de la microbrasserie fait écho au livre illustré : quand on passe de gare en gare avec une valise trop lourde, pas étonnant qu'on se sente l'âme vagabonde...
À lire : Neige noire (Hubert Aquin)
À boire : Isseki Nichõ Pinot Noir (Dieu du ciel)
Ce roman déroutant raconte une rupture dans tout ce qu'elle a de plus dur. On y voit la cruauté qui peut naître entre deux personnes qui s'aiment, ou qui se sont déjà aimées. Avec sa plume poétique et tranchante, Hubert Aquin a couché sur papier la fin d'une histoire, entre la Norvège et Montréal.
La Isseki Nichõ Pinot Noir est une bière noire comme la nuit au goût puissant et fruité, mais pas sucré. Amère sans être rêche, onctueuse d'abord, puis sèche par la suite, cette bière ne se compare à aucune autre sur le marché... comme Hubert Aquin, qui ne se compare à aucun autre romancier.
À lire : Le plongeur (Stéphane Larrue)
À boire : La double bonheur (Le Cheval Blanc)
Le plongeur raconte l'histoire d'un jeune homme fan de science-fiction qui étudie en graphisme et aspire à devenir illustrateur. Sa vie bascule quand il découvre son poison : les loteries vidéo. Ce livre est à la fois un récit initiatique et un roman noir, une œuvre poétique qui montre l'addiction sous un nouveau jour. Un livre à éviter si on brouille du noir.
La double bonheur est une IPA (presque Double IPA) qui viendra atténuer la noirceur du roman avec sa fraîcheur. Elle offre un parfait mélange entre les goûts amer et fruité. Ses bulles crémeuses et sa robe dorée rappellent presque la fameuse ambroisie de l'Olympe ! Une IPA qui se boit comme on déguste un dessert : avec gourmandise.
À lire : Non-aventures (Jimmy Beaulieu)
À boire : La tête de pioche (Le prospecteur)
Ce recueil réunit dans un même livre l'intégralité des œuvres autobiographiques de Jimmy Beaulieu, en plus d'une soixantaine de nouvelles pages. On y retrouve les ouvrages Quelques Pelures, Résine de synthèse et Le moral des troupes, mais aussi une troisième partie, intitulée Le roi cafard. Un projet singulier à déguster en prenant son temps.
La Tête de pioche est une IPA imprévisible. Les houblons changent à chaque brassin. Quelle que soit son édition, elle se jumelle parfaitement au recueil de Jimmy Beaulieu : à cette BD imposante, on associe une bière en gros cruchon !
À lire : L’orangeraie (Larry Tremblay)
À boire : La Orange Tie-Wrap (Gainsbourg)
L'orangeraie a des allures de fable grâce à son accessibilité, un effet recherché par l'auteur. Sous ses apparences de simplicité, on décèle un sujet bien plus profond : la question du bien et du mal. L'écriture sobre de Larry Tremblay a des accents poétiques, qui permettent d'esquisser un débat complexe sans tomber dans une pensée philosophique étanche.
À leurs débuts, les brasseurs n'avaient que très peu d'outils. Ils ont donc utilisé des Tie-Wrap pour tenir les oranges pelées qui seraient ajoutées en cuve de fermentation, d’où son nom ! La fraîcheur de l'orange et l'amertume du houblon en font une bière savoureuse, qui explose en bouche. Comme pour L'Orangeraie, c'est une bière qui semble simple de prime abord, mais qui camoufle une belle complexité.